Le chauffage au gaz naturel émet plus de gaz à effet de serre que le chauffage au mazout

17 octobre 2020
Vincent Orts

Les émissions de gaz à effet de serre du chauffage au mazout et au gaz naturel à long terme

Sur la base des sources d’approvisionnement prévues, RDC Environment a calculé, via une analyse du cycle de vie (de l’extraction à la combustion finale), que les émissions de gaz à effet de serre, mesurées sur une période de 100 ans sont 6 % plus élevées pour le chauffage au gaz naturel que pour celui au mazout. Cette différence s’explique par des déperditions plus élevées lors de la transmission et de transport pour l’acheminement du gaz naturel. En raison de l’arrêt des exportations néerlandaises à partir de 2030, quelque 60 % du gaz naturel belge devra provenir de Russie, tandis que le reste devra être importé des Etats-Unis, du Moyen-Orient et d’Afrique.

Une différence encore plus grande après 20 ans

La différence entre les émissions de gaz à effet de serre et le potentiel de réchauffement climatique est encore plus importante à court terme. Sur une période de 20 ans, le chauffage au gaz naturel aura un impact négatif sur le changement climatique 22 % plus élevé que le chauffage au mazout. Cela s’explique par l’augmentation des émissions de méthane issues de la production et du transport de gaz naturel en provenance de Russie, qui alourdit le calcul du potentiel de réchauffement climatique. En effet, le méthane a un équivalent CO2 de 25 : cela signifie que le PRG (potentiel de réchauffement global) est 25 fois plus élevé que la même quantité de CO2.

« Ne pas s’arrêter à la combustion finale »

« Les autorités s’obstinent à ne tenir compte que de la combustion finale », déclare Willem Voets, General Manager d’Informazout. « L’arrêt des importations de gaz naturel néerlandais en 2030 aura un impact majeur sur les déperditions lors de la transmission et de transport du gaz naturel, car ce dernier doit parcourir une distance beaucoup plus grande avant d’arriver en Belgique. Cela augmentera fortement l’impact sur le changement climatique. »

Les chaudières au mazout ont donc encore toute leur place dans nos foyers aujourd’hui, comme demain. À plus forte raison lorsque le consommateur opte pour une chaudière à condensation à haut rendement. Les nouvelles chaudières consomment 30 % de moins et émettent donc 30 % de CO2 en moins par rapport aux anciennes chaudières au mazout. De plus, elles peuvent parfaitement être combinées avec l’énergie renouvelable des chauffe-eau solaires ou des pompes à chaleur. Elles peuvent aussi être aisément utilisées pour de nouveaux combustibles liquides pauvres voire neutres en carbone ce qui rendra possible la transition énergétique.

Les conclusions et la synthèse de cette étude peuvent être téléchargées ici.