Les négociants en combustibles et les pompistes ne sont plus en mesure de respecter les prix maximums des produits pétroliers
Seule solution : fermeture temporaire ou vente au-dessus du prix maximum
Depuis la semaine dernière, Brafco, la Fédération belge des Négociants en Combustibles et Carburants, avertit que le Contrat programme actuel – qui sert de base au calcul des prix maximums des produits pétroliers en Belgique – met en danger l'approvisionnement des citoyens (voir l’article intitulé « Le Contrat programme menace l'approvisionnement des consommateurs », du 4 mars dernier).
La situation ne s'est pas améliorée entre-temps. Les stations-service qui offrent encore des ristournes ont aujourd'hui presque complètement disparu du paysage. Cela n'a jamais été vu jusqu’ici.
Étant donné que le prix d'achat du diesel pour les pompistes et les négociants en combustibles est supérieur d'environ 5 à 6 centimes/litre (hors TVA) au prix maximum pouvant être facturé à l'utilisateur, et que pour le mazout de chauffage, il est même supérieur d'environ 15 centimes/litre au prix maximum, les pompistes et les négociants perdent beaucoup d'argent à chaque plein de carburant ou à chaque commande de mazout.
En outre, les prix maximums qui s'appliquent actuellement aux produits pétroliers en Belgique ne sont pas conformes au marché, mais sont manipulés par le facteur dit « K ». Ce facteur K fait en sorte qu'en cas de forte hausse des prix sur les marchés internationaux, ceux-ci ne soient pas intégralement répercutés sur le prix maximum des différents produits pétroliers. Ainsi, lors du calcul des prix de ce matin, il n'a pas été pris compte des cotations réelles à la fin de la journée boursière de hier, mais celles-ci ont d'abord été réduites de 17% (!!!). Il en résulte que les prix maximums sont actuellement inférieurs de 20 à 35 cents/l, selon le produit, à ceux qui s'appliqueraient dans des conditions normales de marché. En d'autres termes, la marge de distribution disponible (pour peu qu’elle existe) pour les produits concernés est réduite dans les mêmes proportions, ce qui est particulièrement dommageable pour le dernier maillon de la chaîne de distribution, c'est-à-dire le pompiste et le distributeur de mazout.
Les cabinets des ministres de l'Energie et de l'Economie sont conscients du problème et cherchent une solution. Entre-temps, la situation est devenue à ce point intenable pour de nombreux opérateurs qu’ils sont contraints de fermer temporairement leur entreprise ou de vendre au-dessus du prix maximum officiel.
Vendre à perte n'est pas seulement interdit, c'est aussi insoutenable...